Le Choix
Jamais je n'oublierais son regard.
Le regard de celle qui ne peut plus
rien et n'est plus maître de son propre destin. Le regard tremblant,
apeuré puis résigné, se heurtent et se livrent bataille dans ses
prunelles noires vacillantes.
J'effleure de ma main sa joue. Elle
frémit d'une telle violence, le contact est à ce point
inadmissible, répugnant? Un acte qu'elle ne peut expier?
Je sens la folie gagner chaque parcelle
de son âme, car elle lutte encore. Elle cherche encore une issue,
alors même qu'elle sait qu'il n'en existe aucune.
Ses lèvres tremblant comme si quelque
chose devait en sortir. Mais il ne sortait rien qu'un souffle chaud,
qui s'évadait de son corps effrayé, peu à peu pour ne laisser en
elle que froideur.
Avec son souffle s'envolaient les
dernières lueurs d’espoir, alors d'un coup elle cessa de lutter.
Les yeux clos, elle abaissa sa tête en
signe de reddition. Son souffle devint paisible, calme, prête à
recevoir l’opprobre.
Elle ne réagit pas lorsque je lui
caressai la tête, lissant ses cheveux en désordre.
Alors certain de sa totale résignation
je laissai choir l'arme que je tenais en main pointé sur son cœur –
qui peut-être avait par moment cessé de battre.
Je saisit ses poignets et défit ses
liens.
J'ouvre la porte de sa prison grise et
humide.
Et la laisse seule, seule à pouvoir
décider de son sort.
Désormais il n'appartient qu'à elle
de sortir à la lumière de ce jour naissant.
4/10/12
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