Sur Le Quai d’une Gare
La gare est presque vide. Je m’assoie sur un
banc, et mon regard se perd dans une attente triste et longue, sur le
quai d’une gare, l’ennui commence à poindre.
Et j’attends, toujours et encore pour partir
loin, ou non. Le temps s’arrête, et cette attente, de plus en plus
vive, de plus en plus lourde.
A moi viennent les odeurs de poussière, mêlées
à celles de la ferraille asséchée.
Je ne peux rien faire de plus que regarder les
voyageurs d’un jour marcher de long en large sur le bord du quai.
C’est un voyage sans queue ni tête à dire
vrai. On part d’une gare pour en retrouver une autre. Beaucoup de
choses changent, mais n’en reste pas moins une gare, où des trains
se rejoignent dans un orage assourdissant, de métal et de poussière.
Quelques trains passent, d’autres s’arrêtent.
Alors je peux voir les uns en descendre, les autres y monter dans un
dédale de pas et de sac à roulettes. J’observe les innombrables
séparations et retrouvailles, un ami que l’on retrouve, un amour
que l’on embrasse longuement pour simplement lui dire au revoir.
Les trains s’enchaînent, les uns après les
autres, mais le mien jamais n’arrive.
Je regarde autour de moi, et essaie d’imaginer
les raisons qui poussent certains à partir, d’autres à venir.
Et j’imagine comment sera celui qui
m’emmènera.
Où m’emmènera-t-il d’ailleurs ?
Loin, j’espère, pour ne plus avoir à attendre dans ce tumulte
incessant.
Mais toujours j’attends. Sur le quai d’une
gare.
2008
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