dimanche 31 mars 2013

Black_Thinking - deuxième recueil - page de garde

BLACK_THINKING
KEAGAN







Recueil n°2 – A l’Ombre d’un Soupir
Une suite pour les Mots
Poésie instinct
Chaque chant dans l’instant.
2009/2010/2011/2012
















Mesure à un temps

Mesure à un temps

Marlène. Je me souviens d’elle comme d’un rêve.
Un brouillamini de sons de formes et de parfums.
Des yeux sombres et profonds, des cheveux bruns bouclés en clé de Sol.
Des doigts fins agiles rapides sur les noires et les blanches.

La première fois, je ne l’ai pas vue, elle.
De la fenêtre entendait ses gammes.
Ensuite sur le fond jaune sa silhouette noire comme une amphore,
L’incandescence d’une cigarette entre ses doigts.
Je l’aimai dès la première note.
Dès la première envolée de fumée noire.
Si mineur fût-il cet amour m’accroche comme une croche à la partition.

Chaque soir me postait devant l’immeuble, la fenêtre crachant sa jaunâtre chaleur,
Tuant le néon rose d’un sex shop pas fameux.
Chaque soir Chopin, Mozart ou Beethoven s’invitaient dans sa loge fumeuse ;
Parfois un quidam troublait sa gamme, et dedans le bruit d’ébats entêtants.

Un soir Quidam cria Marlène, d’en bas chialant qu’elle était celle…
Je n’ai pas gardé la suite, « Marlène » tonnant comme l’apothéose d’un requiem.
Sans comprendre comment ni pourquoi, à deux pas elle était là,
Criant d’un lyrisme touchant « casses-toi connard ».
Son regard me croisa me cloua « toi aussi casses-toi ».

Le soir suivant j’étais là. Me vit me toisa, des yeux en double croche.
Et sans savoir comment ni pourquoi, une folle nuit entre ses draps.
Fauré me figea dans sa Pavane.
Comme une note elle s’enfuit s’envole distante et reviens dans une mesure à trois temps.

Le matin somnolent, Quidam hurlant, porte fracassant, Marlène sur Satie expirant.
Quidam sur moi levant une dernière note dans ma mesure à un temps,
Quidam sur moi trophée sanguinolent abattant.
Ma vie défilant, pensait l’amour est une imperfection dans la vie-mesure à un temps.




Juillet 2010.

L'Oiseau de Fer

Ses yeux de chat perçaient l'obscurité, il furetait dans les ruines du Colisée, chassant les rats dont il allait se sustenter. La chaleur étouffante entravait ses allées et venues, l'alourdissait, l'écrasait.
Chasser. Ce soir l'entreprise s'avérait difficile. Toute son agilité féline ne suffisait pas. Il finit par s'allonger sur une pierre antique, les yeux mis clos, il se mit à observer le ciel.
Un oiseau immense jaillit de derrière les nuages, il tournoyait lentement au dessus de lui, le matou fiévreux, qui n'avait que faire d'un oiseau de fer.
L'oiseau gardait en son ventre des mystères, des créatures à deux pattes, aux yeux comme ces soucoupes de lait que parfois les passants lui laissaient. La chose tenait dans sa main un objet, qu'il porta à ses yeux, scrutant comme lui les recoins sombres du monde.
La créature retourna dans l'oiseau métallique, sa besogne accomplie.
Le chat a peine troublé s'endormit.
Les rayons de l'aube mirent en lumière un monde qui ne les verrait plus jamais.

24/06/12

L'Enfant

L'enfant avait une mine affreuse. Ses yeux étaient à peine visibles tant il fronçait ses sourcils. Il n'était pas vraiment en colère, non. Il avait juste parfois l'impression que personne ne le comprenait, il savait tant de choses, lui, du haut de ses sept ans.
Les autres enfants sont des idiots, à leur âge, ne pas comprendre que la Terre tourne sur un axe allant du pôle nord au pôle sud ainsi qu'autour du Soleil selon une période de 365 jours à peu près, ce qui impliquait que le soleil se levait et se couchait, et par conséquent ne jouait pas à cache-cache avec les nuages. Ce n'était qu'un des nombreux exemples de leur stupidité flagrante.
Tellement stupides... Il ruminait cette pensée depuis longtemps.
Il retourna à la dissection du crapaud qu'il avait trouvé le matin même. Il désirait ardemment comprendre comment ça fonctionnait à l'intérieur. Il constata que l'animal possédait des organes à peu de différences près semblables à ceux qu'il avait vu sur les planches d'anatomie de son livre de sciences.
Faire des expériences l'aidaient toujours à se sentir mieux, il oubliait quelques instants les petits ânes qui l'exaspéraient avec leur babillage de débiles profonds, avec leur foutue manie de toujours tout voir comme un jeu et de refuser l'évidence scientifique au profit de fables incohérentes.
Une idée éclaira son esprit et son visage. Il voulait vérifier si ce qu'il observait chez le crapaud existait chez d'autres espèces.
C'est le moment que choisit un petit enfant gras aux doigts enduits de chocolat Milka pour faire son apparition.
Quelques heures plus tard, essuyant ses petites mains tachées de sang dans un chiffon tout blanc, il déduisit à haute voix que ces deux espèces-là avaient beaucoup de points communs. Mais certains de leurs organes différaient parce que, comprit-il, ils n'avaient pas les mêmes fonctions, ceux-ci s'adaptaient à leur environnement et leur mode de vie.
Ceci dit, il ne pouvait s'empêcher de penser que ces deux espèces étaient identiques quant à leur aspect et leur capacité cognitive.
Les autres enfants étaient tellement stupides.


30/06/12

Le Démon dans le Miroir

Parfois, je regarde dans le miroir, et je vois quelqu'un d'autre. Il y a cette personne qui me regarde, qui me ressemble mais qui n'est pas moi. A force de souder mes yeux aux siens, j’aperçois les différences. Tout autour, le monde se met à onduler, à devenir flou, il disparaît. Le reflet devient monstre, me regarde de ses yeux perfides, il veut transpercer mon âme. Il veut faire exploser hors de moi tout ce qui s'y tapit, les doutes, les angoisses, mes démons.
Le reflet s'anime, il est comme un poison, il ne fait que me dévisager de ses yeux noirs. Je le regarde et déjà, je ne me sens plus vraiment comme moi-même, je finit pas me dire que cette horrible chose, c'est moi. Le visage que je présente au monde n'est-il qu'un mensonge habile, qui camoufle la chose immonde? Je suis cet être aux yeux sauvages, qui tente de percer le masque quotidien.
Oui, je suis ce démon, je présente au monde une douceur qui n'est pas moi. Je suis cette chose malsaine et mauvaise, qui veut détruire, avaler le monde et le broyer dans ses mains de fer. Je suis le chaos qui sans savoir pourquoi désire la fin de toute chose.
Ce reflet, là, est mon âme. Et mon âme est noire, sale, affreusement maligne. La folie dans ces yeux, c'est l'envie de chasser l'ennui d'une vie trop bien rangée.
J'en ai asse d'être cette fille parfaite que le monde envie, je veux salir cette belle image que l'on a de moi. J'en assez d'être gentille, agréable et polie.
Je veux être tempête, poisse et vilenie. Je veux devenir ce démon que je vois dans le miroir. Je veux ressentir en moi la liberté de ne pas être bien comme il faut.
Ce démon, là, c'est moi, loin de me faire peur, il m'attire. Soudain le démon me dit: "Et si nous échangions? Deviens le reflet, je deviendrais toi."
Séduite, j'acquiesce, et aussitôt le reflet que je vois disparaît. Je me retourne vers cette vie sage, trop sage, qui doit disparaître.
Le reflet dans le miroir sourit puis s'enfuit. Le masque est tombé, mais tous ceux qui étaient là n'ont eut que peu de temps pour le remarquer, le démon a finit par s'exprimer.

24/06/12

Le Choix

Le Choix

Jamais je n'oublierais son regard.
Le regard de celle qui ne peut plus rien et n'est plus maître de son propre destin. Le regard tremblant, apeuré puis résigné, se heurtent et se livrent bataille dans ses prunelles noires vacillantes.
J'effleure de ma main sa joue. Elle frémit d'une telle violence, le contact est à ce point inadmissible, répugnant? Un acte qu'elle ne peut expier?

Je sens la folie gagner chaque parcelle de son âme, car elle lutte encore. Elle cherche encore une issue, alors même qu'elle sait qu'il n'en existe aucune.
Ses lèvres tremblant comme si quelque chose devait en sortir. Mais il ne sortait rien qu'un souffle chaud, qui s'évadait de son corps effrayé, peu à peu pour ne laisser en elle que froideur.
Avec son souffle s'envolaient les dernières lueurs d’espoir, alors d'un coup elle cessa de lutter.

Les yeux clos, elle abaissa sa tête en signe de reddition. Son souffle devint paisible, calme, prête à recevoir l’opprobre.
Elle ne réagit pas lorsque je lui caressai la tête, lissant ses cheveux en désordre.
Alors certain de sa totale résignation je laissai choir l'arme que je tenais en main pointé sur son cœur – qui peut-être avait par moment cessé de battre.
Je saisit ses poignets et défit ses liens.
J'ouvre la porte de sa prison grise et humide.
Et la laisse seule, seule à pouvoir décider de son sort.
Désormais il n'appartient qu'à elle de sortir à la lumière de ce jour naissant.


4/10/12

Dans le désert

[musique : Love is Pure, Mercury Rev : ]



Dans le désert

Le vent souffle sur le désert, c'est le cri d'une lente agonie. Le vieillard avance, traîne sa solitude, épuise ses jambes déjà fatiguées.
Sa vue le trompe, il voit des choses qui ne sont pas réelles. Son esprit est torturé par l'immensité du vide. Où qu'il pose son regard, le vieillard ne voit que sable et rochers, le soleil accable ses frêles épaules.
Tout n'est que lenteur et lourdeur, son corps lui-même est trop lourd à porter. Son âme est lourde à porter. Il aimerait pouvoir tout vider, sa tête, son corps, peser plus léger que le vide. Ne plus ressentir la douleur.
Ses souvenirs si nombreux dansent devant lui le narguent. Il se souvient de choses qu'il sait ne plus jamais connaître.
Son pas lourd traîne à sa suite des amas de poussière brûlante, qui lui chauffent les mollets. Mais il sait que s'il stoppe sa marche, il n'y aura plus rien à espérer.
Car il se dit que peut-être derrière le désert il trouvera l'océan.
Mais il ne sait pas encore que les océans sont taris.
Il ne sait pas encore qu'il est le dernier et que sa marche est vaine. Qu'après le désert, il n'y aura toujours que le désert.
Le vent souffle sur le désert et emporte avec lui les souvenirs et la vie du vieillard.

5/07/12



Bon Apétit


Crayon 2b et acrilyque noire- A5 - juin 2012


J'ai gouté a cette chair putride, je n'y ai pas vraiment réfléchi. Je n'ai pas été maître de moi même. Je ne sais plus si je l'ai été un jour. Ma volonté s'est évanouie.
Je n'ai plus que des incertitudes, j'ai le sentiment d'avoir tout perdu, ma vie, mes souvenirs. Je ne sais plus vraiment si je suis moi ou si je suis devenue quelqu'un d'autre.
Je m'allume une cigarette, le cadavre repose sur mes cuisses nues. Le goût du tabac se mélange à celui du sang, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça. Mon corps tout entier me l'a ordonné.
C'était mécanique. Instinctif. Il y a eu comme une décharge à l'arrière de mon crane, et c'est arrivé.
Il a dû se produire quelque chose, pourtant, il ne s'est rien passé d'extraordinaire ces derniers temps. Je me suis couchée de bonne heure hier soir, je me suis levée avec une migraine. C'est là tout ce qu'il y a de notable. Ce soir, ce type à sonné chez moi et la décharge s'est produite.
Mes mains sont noires de sang coagulé, j’ai essayé de les essuyer sur mon short, mais ça s'est étalé.
Je n’éprouve pas de remords. De l’incompréhension seulement. Je sens dans mes tripes que je devais le faire pour survivre, ce n'était pas une pulsion meurtrière.
J'avais faim. Juste faim. De cette faim qui tenaille l'estomac, le serre, comme entortillé dans des doigts invisibles, qui s'amusent à trifouiller tout ça.
J'ai tellement faim.
J'écrase ma cigarette et me lève, écartant du pied le cadavre puant.
Quelques minutes plus tard, quelqu'un sonne à la porte.
J'ai commandé un livreur de pizza avec un supplément de chorizo.


13/07/2012

Ange

Ses yeux bleus me transperçaient comme des flèches de glace. Un halo blond encadrait son visage aux courbes douces.
Elle savait. Elle savait tout, tout de moi, de ma vie, elle savait tout du monde. Elle voyait. Je ne pourrait pas l'expliquer assez justement. Elle voyait jusqu'au fond de mon âme, avec elle les mots étaient inutiles.
Elle posa la main contre ma joue, son pouce effleurait ma tempe. J'avais peur dans le noir, seuls ses yeux éclairaient ma nuit. Elle était cette image fugitive dont on sait qu'elle est vitale, essentielle.
Sa main était d'une telle fraîcheur, j'avais le sentiment que c'était là ce dont j'avais besoin. J'avais besoin d'elle. Elle redonnait sa consistance au monde, en elle se cristallisaient toutes les beautés de la vie.
Cette nuit-là, tandis que je m’éveillait après un sommeil que je jugeait trop profond, son visage radieux me faisait comprendre qu'il me fallait vivre. Sans ça, je perdait la plus belle chose qu'il m'ait été donné de voir.
J'étais mort. Elle ne m'est apparu que l'espace d'un instant, un instant qui me sembla infini. Mais ce n'était qu'un instant, à la suite duquel elle disparu, laissant derrière elle une aura d'une indéfinissable magnificence.
La sirène de l'ambulance me parvint, je restais éveillé assez longtemps pour qu'ils puissent m’emmener et me prodiguer les premiers soins sans lesquels j'aurai replongé dans la noirceur de l'inconscience.
Je ne doit ma survie qu'a cet ange qui ne m'est apparu qu'un seul instant perdu dans l'immensité du temps, un seul instant qui changea ma vie toute entière, parce que ce soir-là j'aurai dû mourir.


30/06/12

samedi 30 mars 2013

Metamorphose - Prologue

Prologue
Svalbard (océan Arctique), 1er novembre 2012

Elvira se tenait étendue dans la neige polaire, le corps et l'âme rongés par la douleur. Autour d'elle de gros flocons s'agitaient, une aurore les nimbaient de couleurs vives.
Son corps n'était plus que douleur, pendant une minute qui lui sembla une éternité, elle revit un à un tous les moments de sa vie.

Elle vit sa mère et son père qu'elle avait tant aimés, elle revit le visage de son père à la mort de sa mère. Puis elle se souvint de sa métamorphose, la déchéance qui s'ensuivit, la douleur de son père, sa mort.
Elle revit Ludwig qu'elle avait aimé comme un mentor, comme un père, lui qui avait toujours été si bienveillant à son égard.
Elle pensa à Julia, qui avait été pour elle une sœur, une amie comme jamais elle n'avait espéré en avoir, elle qui se refusait d'aimer qui que ce soit.
Maintenant qu'il était trop tard elle se rendit compte qu'elle n'avait jamais cessé de les aimer.

Tout ces souvenirs s'enchainaient, tourbillonnaient, dansaient avec la douleur qui peu à peu l’enfonçaient dans l'obscurité.
La neige froide, si froide, recouvrait maintenant une partie de son visage. Un froid qu'elle n'avait jamais ressenti que dans son coeur.
Quelle bêtise que la vie! Fallait-il qu'elle soit sur le point de mourrir pour se rendre compte que son cœur n'était pas de glace?
Sa vie n'avait pas été parfaite, mais maintenant que le sommeil s'emparait d'elle, Elvira se rendait compte à quel point elle avait eut de la chance, à quel point elle aurait pu être heureuse si elle ne s'était pas fermée au bonheur.
Maintenant il était trop tard.

La douleur n'était plus qu'une sensation lointaine, qui pourtant la tenait clouée au sol. C'était comme si son corps et son esprit s'étaient scindés en deux entités distinctes, qui ne restaient liés que par une mince cordelette invisible.
Le blizzard ne parvenait à couvrir le son de voix hurlantes, mais elle ne parvenait plus à se concentrer sur le monde extérieur, les mots étaient lointains, et comme prononcés dans un langage qu'elle ne connaissait pas.
Elle n'était plus actrice de sa propre vie, elle regardait l'aurore, Yggdrasil se balançant doucement, sa lumière ambrée nimbant les alentours, tellement paisible; tout cela comme si elle les voyaient en rêve.
Elvira ne parvenait plus à distinguer la réalité, les images tournaient tout en restant immobiles, son regard ne parvenant à se fixer sur aucune d'entre elles.

Elle regarda sans le voir le frêne originel qui repartait dans sa demeure céleste, un long ruban de soie s'élevant, ondulant vers l'aurore sa matrice.
Il n'y avait plus de lumière au delà de ce que ses yeux pouvaient voir, les images se fondaient les unes dans les autres.
Les larmes cessèrent de couler sur ses joues, elle n'avait plus la force de pleurer.

Le visage de Nathanaël se tenait au-dessus d'elle, et c'était tout ce qu'elle pouvait voir à présent, le reste s’effaça.
Elle le vit pleurer et rire à la fois, il tenait sa main qu'elle ne sentait plus, elle voyait ses lèvres bouger.
Puis elle ne vit plus rien.
Elle senti sa main caresser son visage ensanglanté, puis ne senti plus rien, ni Nathanaël ni son propre corps.
Elle l'entendit murmurer "ta main dans la mienne". Puis elle n'entendit plus rien.
Alors elle ressenti pour lui de la haine. Elle haït Nathanaël, qu'elle avait aimé plus que tout.
Puis elle ne ressentit plus rien du tout.

Metamorphose - Page de garde



Alva,
Je t'appartiens à jamais.

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A tous ceux qui ont cru en moi.
A tout ceux dont les sourires ont égayés les nuits de doute.
A tout ceux qui m'ont prodigué amour, conseil et soutient.
A ma chère maman dont l'amour fut salutaire.
A vous tous, merci, ce modeste ouvrage est pour vous.

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« La nuit te portes à mon cou
Eclat d’argent
Yeux cristallins,
Tu me dévores
Encore et encore,
Je suis né du sang d’un mort »
Death Score, by Keagan
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« C’est le repos éclairé, ni fièvre ni langueur,
sur le lit ou sur le pré.
C’est l’ami ni ardent ni faible. L’ami.
C’est l’aimée ni tourmentante ni tourmentée.
L’aimée.
L’air et le monde point cherchés. La vie.
  Était-ce donc ceci ?
Et le rêve fraichit. »


Veillées, Arthur Rimbaud (Les Illuminations)

Si le bonheur était notre - Black_Thinking 1

Si le bonheur était notre


Si la vie était si simple,
Comme un hurlement
Si le monde était si sain,
Qu’un flocon de neige
Et si…
Et si j’étais cette âme,
Dont on rêve en plein jour
Et si…
Et si comme moi tu étais
Celui qui s’éparpille
Comme une onde dans le vent
Et si tout n’étais rien,
Et si nous étions cette illusion
Peut-être… oui, alors peut-être
Que la signification du mot bonheur
Nous serait évidente.


2010

Avant pour Après - Black_Thinking 1

Avant pour Après

Le ciel était bleu
Avant
Avant les oiseaux chantaient
Mais aujourd’hui
Tout n’est que mensonges
Ma vie était belle
Avant
Avant de me perdre
Le soleil ne brillera plus
Comme avant
La pluie était douce
Avant
Avant mon visage s’en délectait
Aujourd’hui elle n’est plus
Que peur et désespoir
Avant ne sera plus
Désormais
Seulement le vide d’Aujourd’hui
Et l’anxiété de l’Après
Mais Avant ne sera plus jamais
Avant mon ciel était calme
Et sans nuages
Aujourd’hui il n’y a plus
Que l’orage
Et les éclairs
Il faut oublier l’Avant
Et tout recommencer
Pour l’Après
Espérer l’Après
Exister l’Après
Vivre l’Après
Pour l’Après et Ensuite,
Encore pour l’Après.

Novembre 2009

Liberté Onirique - Black_Thinking 1

Liberté onirique

Je me suis éveillé ce matin
La tête pleine
D’images et de rêves passés
J’aurais voulu les garder
Peut-être aurai-je été heureuse ?
Peut-être me serais-je dit
Nous sommes libres enfin.
Mais la réalité, le réveil
Ne m’ont pas laissé le choix
Ils ont tout effacé
Tous ces rêves impossibles
Ces secrets
Faut-il continuer à vivre ?
Faut-il oublier ?
Ou bien se rendormir
Et rêver encore aux chimères
La liberté se rêve-t-elle ?
Elle se trouve peut-être bien dans l’éveil
En ce cas je peux clamer
Nous sommes libres enfin.
Peut-être l’avons-nous jamais été
Mais tant qu’il nous reste les rêves,
Alors oui,
Nous sommes libres enfin.

Novembre 2009

Les Mots Impuissants - Black_Thinking 1

Les mots impuissants

Je voudrais pouvoir écrire
Plus que je ne peux en dire
Je voudrais voir
Sans voile devant mes yeux
Je voudrais pouvoir entendre
Des mélodies enchantées
Je voudrais pouvoir chanter
Ce que parler me refuse
Je voudrais que mes mots
S’élèvent au-dessus des voix
Je voudrais que les mots
Dansent sur la grève
Je voudrais une infinité
De mélodies
Je voudrais pouvoir chanter
Les mots sont si peu
Je voudrais pouvoir montrer
Les émotions qui me transpercent
Je voudrais pouvoir écrire
Plus que je ne peux en dire
Je voudrais que la musique
Soit éternité
Je voudrais pouvoir ne jamais
Cesser d’entendre
Les mots
Toutes les notes
Je voudrais pouvoir écrire
Ce que m’apporte la musique
De nos vies entremêlées.

Dimanche 26 juillet 2009

Chérubin - Black_Thinking 1

Chérubin

De la joie dans tes yeux
Tes rires s’envolent au ciel
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Tu as ouvert les yeux
Sur un monde si grand
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Ta voix si claire
Anime ma vie si triste
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Tu me tiens la main
Et me fais tournoyer
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Tu m’entraine avec toi
Dans ta ronde heureuse
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Tes genoux écorchés
A force de tomber
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Tes mots enchantent mon âme
Je me sens comme dans un conte de fées
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Tu sais étancher ma soif
Emplissant mon cœur de joie
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Allègrement tu me transportes
Au-delà de mes plus beaux rêves
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.
Ce que tu m’offre
A jamais je le garderais
Mon petit ami, mon petit amant, mon petit amoureux.


2007, à Chloé.

Elle - Black_Thinking 1

Elle

Elle s’est penchée sur moi
Elle m’a tendu les bras
J’ai cru en elle
Elle était si belle
J’ai saisi ses mains
Ai poursuivi son étreinte

Mais elle m’a lâchée
Et j’ai crié
Je suis tombée dans un gouffre
Et j’ai été blessée
J’ai eu si mal
Qu’elle fut si lâche

Puis je me suis relevée
J’ai titubé un instant
Il m’a fallu retrouver mon chemin
J’ai tâtonné longtemps
Et je m’en suis sortie
Je suis sortie de mon trou

Je ne l’ai pas retrouvée
Elle m’a tant déçue
Mais je n’ai pas cessé de la chercher
Un temps ma confiance s’est envolée
Mais lorsque la Vie m’a lâchée,
Je n’ai su que la regretter.

2007/2008 ?

Je n'ai plus - Black_Thinking 1

Je n’ai plus

Vibrante amertume du temps passé
Je n’entends plus - Vivante en cette heure
Serai-je la suivante ?
Corps émus - Cœur perdu
Je ne vois plus - Divine agonie
Demain je ne serais peut-être plus
Je ne sens plus
La fin éveille mes sens endormis
Onirisme infini
Avance
Perdu
Ta fraicheur ne me parvient plus
Je cherche
Mais rien ne vient
Belle âme
M’entends-tu ?
Je ne vis plus
Éveil
Infini
Vrille mes sens que je ne trouve plus
Rends-les-moi…
Des yeux si doux
Amertume du temps passé
Que deviendras-tu ?
Éclats de rires
Rayés
Ne vibrent plus
Dans mon univers déçu
Je n’entends plus
Les mots disparaissent dans l’écume
Absolu
Rayés
Ce vide m’effraie
Vas-tu le combler ?
Vibrante, amertume du temps passé
Souvenirs effacés
Rends-les-moi
Rends-moi les sens que tu as dérobés
Rends-moi la vie que tu as brisé
Rends-moi les rêves qui se sont échappés
Rends-moi mon âme que tu as emportée.

Le temps passé
S’est effacé
Avec toi.

Dimanche 26 juillet 2009

Symphonie pour deux éternités - Black_Thinking 1

Symphonie pour deux éternités

Éternel
Que le temps te veuille
Symphonie
Tu m’égares
Tinte pour moi
Éclat frémissant
Les mots s’enfuient
Que suis-je ?
Je danserais pour toi
A jamais
Joue pour moi
L’éternité
Ne t’en va jamais
Je n’y survivrais pas
Reste !
Joue pour moi !
A jamais
Je veux pouvoir t’entendre
Les notes claironnent
Tes mains dansent
Sur l’ivoire
Je me moque
De tout le reste
Joue pour moi !
Pour l’éternité
Je veux rester en vie
Je veux garder en moi
Chaque note
Que tu enfanteras
Je te veux
A jamais
Reste !
Parles moi encore
Tes mots de velours
Éclairent mes nuits
Ta musique berce mes rêves
Joue pour moi !
Éternel
Reste-moi
Éther
Tu es à moi
Joue pour moi !
Je danserais pour toi
Je chanterais
S’il le faut
Qui sait
Ce que je ferais
Pour encore un instant
De grâce entre tes doigts
De musique
Avec toi
Reste !
Joue pour moi !
Fais glisser tes doigts
Sur l’ivoire
Qu’espères-tu trouver
A arracher l’air ?
Reste !
Joue pour moi !
Encore
Reste !
Joue pour moi !
Je te veux
Je veux ta mélodie
Hypnotise-moi encore
Ne cesse jamais
D’émerveiller mes sens
Reste !
Joue pour moi !
Joue pour moi !
Écoutes ma supplique !
Je t’en pris
Ne pars pas !
Reste !
Joue pour moi !
Pour une éternité
De merveilles
Je veux vivre encore
Tant d’aurores 
Tant de beauté
Avec toi
Reste !
Ne pars plus jamais
Ne me laisses plus
Dans le noir
Toi, ma lumière
Mon souffle
Reste !
Joue pour moi !
Éternité
Reste !
Pour l’éternité
Si tu pars
Que serais-je alors ?
Un vide,
Un souffle froid
Plus rien
Une errance
Reste !
Joue pour moi !
Je t’en prie…

Ferme les yeux
Sens ma peau
Écoute le souffle
Écoute la vie
Qui émane
De ma mélodie
Ne crains plus rien
Je suis là
Je ne partirais pas
Une éternité s’offre
Pour toi et moi.

Reste !
Joue pour moi.

Je jouerais pour toi
Je bercerais tes rêves
Ne supplie plus
Je resterais
Avec toi
Je jouerais pour toi.

Éternité
Que le temps te veuille
La musique en nous.


Dimanche 26 juillet 2009

Insomnie - Black_Thinking 1

Insomnie


Les nuits s’enchaînent
Invariablement
Et le sommeil
S’échappe doucement
Nuits d’insomnie
Se succèdent
Une obsession
Tient mes yeux ouverts
Tu me fascine
Troublant enchaînement
De mots
Tu me bouleverses
Et pourtant
Tu n’existes pas vraiment
Le sommeil se dérobe
Une fascination
Trouble mes nuits
Te poursuivre
Est une douce tentation
Comment trouver le sommeil ?
Si tes mots m’attirent
Aucune hésitation,
Je ne résisterais pas
Les mots sont plus forts
Porteurs
D’une révélation
Je ne résisterais pas
Quand bien même
Naitrait l’insomnie.

Vendredi 24 juillet 2009

La Mort Peut Danser - Black_Thinking 1

La mort peut danser


La mort peut danser
Sur ces flammes énervées
Je respirerais
Les cendres de ton âme
Une éternité pour toi
Un autre feu s’embrasera
Tes yeux se posent sur moi
Pourquoi faut-il souffrir ?
Ta peau contre la mienne
Me fais mal
L’Avenir ne m’appartient plus
Il dépend de toi
Plus rien ne compte plus
Que ta voix
Ton souffle
Tes murmures
Au creux de mon oreille
Tu es si loin déjà…
Un trou béant
A remplacé mon cœur
Reste-moi
Ton souvenir
Lentement s’efface
Mais à jamais sans toi
Je serais vide
Je ne serais plus rien
Mon dernier soupir
Tu l’as emporté avec toi
Il ne me reste rien
Seulement la mélancolie
D’un passé lointain
Pourquoi faut-il souffrir ?
Pourquoi faut-il que l’esprit
Se meure
Laissant derrière lui
Un néant
Un corps vide ?
Il est trop tard maintenant
Ta voix disparait
Comme le reste.

La mort peut danser
Sur mes charbons ardents
Qu’importe si en cela
Je peux te retrouver ?

La mort peut danser
Sur moi
Reste
Stoppe ta course
Je viens à toi
Pour l’éternité.


Vendredi 24 juillet 2009