dimanche 31 mars 2013

Le Choix

Le Choix

Jamais je n'oublierais son regard.
Le regard de celle qui ne peut plus rien et n'est plus maître de son propre destin. Le regard tremblant, apeuré puis résigné, se heurtent et se livrent bataille dans ses prunelles noires vacillantes.
J'effleure de ma main sa joue. Elle frémit d'une telle violence, le contact est à ce point inadmissible, répugnant? Un acte qu'elle ne peut expier?

Je sens la folie gagner chaque parcelle de son âme, car elle lutte encore. Elle cherche encore une issue, alors même qu'elle sait qu'il n'en existe aucune.
Ses lèvres tremblant comme si quelque chose devait en sortir. Mais il ne sortait rien qu'un souffle chaud, qui s'évadait de son corps effrayé, peu à peu pour ne laisser en elle que froideur.
Avec son souffle s'envolaient les dernières lueurs d’espoir, alors d'un coup elle cessa de lutter.

Les yeux clos, elle abaissa sa tête en signe de reddition. Son souffle devint paisible, calme, prête à recevoir l’opprobre.
Elle ne réagit pas lorsque je lui caressai la tête, lissant ses cheveux en désordre.
Alors certain de sa totale résignation je laissai choir l'arme que je tenais en main pointé sur son cœur – qui peut-être avait par moment cessé de battre.
Je saisit ses poignets et défit ses liens.
J'ouvre la porte de sa prison grise et humide.
Et la laisse seule, seule à pouvoir décider de son sort.
Désormais il n'appartient qu'à elle de sortir à la lumière de ce jour naissant.


4/10/12

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