lundi 1 avril 2013

Souvenir Assassin - Black_Thinking 2

Souvenir assassin


L’eau coule sur ton âme
Comme le temps sur ton corps
Le rivage loin, mais des yeux le suit.
La grande folie des autres ne t’atteint.
Tu ne sens que le vent sur tes larmes
Qui les assèche et révèle leur sel
La dureté des mots qui disent parfois
Plus que leur sens ne le voudrait.
Tu respires l’acide de chaque syllabe
Comme on avale un poison délicat
Le soleil ne réchauffe pas ton cœur,
Il brûle ta peau comme un tison.
Tu te fiches du reste du monde,
Mais les paroles d’un seul être te tuent.
Lentement les papillons meurent dans ton âme.
Ce qui autrefois te faisait rire,
N’est plus qu’un néant froid qui enveloppe.
Qui te perds dans les souvenirs
Et le rêve d’une vie perdue,
Que tu cherches, tu contemple ce rivage
Trop loin pour toi, mais qui est toi.
Le suit des yeux, tends les bras pour l’atteindre,
Mais il est trop loin pour toi.
Il est trop loin pour toi.
Ces mots t’assomment comme
S’ils eurent été faits de granit ou de fer.
L’eau coule sur ton âme
Vide à présent.
Vide pour l’instant.
Vide de tout espoir.
Et ce vide devient substance
Qui te couvre et te noie.
Il est là ce néant
Épais et froid, comme ta vie.
Et comme ce qu’il y a après.
Il ne reste plus que le souvenir
Qu’autrefois il existait un après.
La vie ne se résumait pas
A une suite de vides immenses.
Quand le souvenir tue,
Pourquoi le garder ?
Laisse les mots être légers
Laisse derrière toi la douleur
Comme les souvenirs assassins.
Laisse le poison se consumer
Avant qu’il ne le fasse.
Laisse la musique s’envoler
Laisse l’eau effacer
Sans te laisser porter par elle
Laisse le monde aller
Aller avec lui
Respire ce qui ne te tue pas
Regarde les ombres s’envoler.
Quand un souvenir tue,
Il ne doit pas être autre chose
Qu’un souvenir.
S’il est corrompu,
Laisse les abîmes s’évaporer.

1er Avril 2010

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire